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DE LA VILLE DE PARIS.
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[i57i]
prins sur vous, voyans la longueur dont y avez usé, ne s'estans, à vostre imitation, pas lant hastez de satisfaire du tout à leur cotte part, qu'elles eussent faict; combien qu'il n'y en ait une seulle, quelque affliction qu'elle ayt receue durant les troubles, qui n'ayt en cela beaucoup mieulx faict que vous, qui debveriez avoir monstré le chemyn aux aultres, pour ce que, graces à Dieu, vous avez tousjours esté conservez, ayans gangné et profficté; au lieu que la pluspart de nosd. aultres Villes ont beaucoup receu d'incommoditez et de perles, qui n'ont neantmoings laissé de faire mieulx sans comparaison leur debvoir, en ce besoing et necessité, que vous n'avez encores jusques icy faict.
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"Et pour ce, nous vous prions et ordonnons de rechef, ceste foys pour toutes, que vous ayez en toute dilligence à nous satisfaire et contanter, fournissant incontinant pour envoyer à Metz iceulx via" x" livres comptans, dont, vous vous'1' rembourserez, à mesure que les deniers sc recouvronl des particulliers. Aultrement nous aurons très grande occasion de croire que vous aurez bien peu d'affection à nostre service et au bien et repos de vous mesmes.
"Donné à Fontainebleau, le vingt quatreiesme jour de Juillet mil v° soixante unze.n
Signé : " CHARLES^
Et au dessoubz : - Pinart ».
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purgés de la calomnie que l'on imposoit ausd, s" Prevost et Eschevins de la levée d'icelle taxe, que aussi pour pourveoir au fait du bois et aultres affaires de lad. Ville». Arrivé à Fontainebleau le 25 au soir, Bouquet présenta dès le lendemain ses lettres de créance au Roi, à la Reine étau duc d'Anjou, qui lui firent un accueil assez peu gracieux. «Je me suis trouvé bien éloigné », écrit-il, le 27 juillet, à ses collègues, "de l'esperance que j'avois que Leurs Majestés auroient quelque contantement des deux cens mil livres qui ont esté fournies, il y a plus de quinze jours, pour ce que Messieurs Pinart et de Marillac ont soustenu au contraire qu'il n'a esté fourny par la ville de Paris que de cent à six vingtz mil livres. . . ». Cette lettre est intéressante, mais beaucoup trop longue pour que nous puissions en reproduire le texte. L'excellent Echevin fut bien étonné de celte affirmation, lui qui se croyait sûr du contraire et bien informé de ce qui s'était passé. Il savait, il est vrai, que les taxes n'avaient produit jusqu'ici que i33,ooo livres, mais on lui avait dit que la somme avait été complétée au moyen de 4o,ooo livres puisées dans la caisse du Receveur François de Vigny, et de 27,000 livres empruntées par la Ville au Président Baillet et à un autre personnage : ce qui était également vrai. Toutefois ce complément avait été remboursé à la Ville quelques jours après, sur lo produit de l'imposition des autres généralités du Royaume. Et c'est là ce que Bouquet paraissait ignorer complètement. Il envoya en toute diligence un messager à ses collègues, les priant de lui faire tenir sans délai ttung estat contenant la verification d'iceulx 11° M. livres paies, dont il vous plaira par mesme moien m'envoier une instruction bien ample, afin d'oster ceste mauvaise oppinion et pouvoir cognoistre par qui el comment ce desordre peult estre advenu; ensemble m'envoier aussi les originaux des seize roolles des seize quartiers, signez de messieurs les Commissaires, lesquelz ilz veullent veoir tous, l'ung après l'aulre, tant afin (si comme ilz dient) de pourveoir à Ia retaxe que à Ia calompnic que l'on nous a mis sus. . . llz veullent veoir aussi l'estat de la recepte sur les 111e m. livres».
Le lendemain, nouvelle lettre de Simon Bouquet, qui insiste sur son embarras. Il ne sait que répondre aux reproches de la Cour. Le Bureau, au reçu de ces fâcheuses nouvelles, dépêcha un autre Echevin, François Dauvergne, sr de Dampont, qui partit de Paris le dimanche 29 juillet et arriva à Fontainebleau, le lendemain soir, porteur des explications et des pièces demandées. On possède encore trois lettres signées à la fois des deux Echevins et datées des 3i juillet, 2 et 3 août, dans lesquelles ils rendent compte très longuement de leur mission. Ils remontrèrent surtout au Roi qu'il était de toute impossibilité de tirer de la ville de Paris plus de 200,ooo livres, et même à la condition que Sa Majesté contraigne tous ceux qui avaient été taxés à payer, notamment les personnages do sa suite, le Parlement, la Chambre des Comptes et la Cour des Aides, qui n'avaient encore rien verso sur près do 60,000 livres, pour lesquelles ils figuraient sur les rôles. Le Prévot des Marchands et les Echevins voulaient bien répondre do cette somme de 20o,ooolivres, mais ils demandaient en échange à étre déchargés du reste, c'est-à-dire de 100,ooo. Le Roi ne voulut rien entendre sur ce point et se contenta do leur dire qu'il leur fournirait bien un moyen «pour parvenir à la levée d'iceulx 3oo,ooo livres». Les deux Echevins n'obtinrent pas autre chose, el après avoir réglé différentes affaires de moindre importance, ils reprirent le chemin de Paris, le 4 août dans l'après-midi. (Lettres contenues dans la liasse de minutes des Délibérations du Bureau de la Ville, Archives nat., H 1881.) Les comptes du domaine renferment deux autres pièces intéressantes pour le voyage à Fontainebleau de Simon Bouquet et de François Dauvergne: ce sont les états de leurs dépenses pour eux, leurs hommes et leurs chevaux. Bouquet, dont l'absence dura treize jours, se fit payer 124 livres 3 sous tournois, et le sr de Dampont, pour neuf jours, 68 livres 3 sous. (Mandements des i3 et i4 août 1571, Archives nat., H 2o655.) On verra ci-dessous que le Prévôt des Marchands lui-même vint trouver le Roi, au commencement d'août. (Acte du 6 août, n° CCCCLXI11.)
(l> "Vous» manque dans A.
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